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Agir sur le prix de l’essence : est-ce vraiment possible ?

Bloquer le prix du carburant ? C’est l’une des idées proposées par François Hollande loin d’être partagée par Nicolas Sarkozy. Eléments d’éclairage sur ce désaccord.

« Bien sûr que je suis pour ! ». Voilà en résumé la réaction -non surprenante- de la plupart des automobilistes à la promesse faite par François Hollande de bloquer le prix de l’essence durant trois mois. Lundi 27 février sur les ondes de RTL, Nicolas Sarkozy n’a pas tardé à réagir qualifiant cette proposition de « plaisanterie » et arguant qu’il est impossible d’agir sur des prix fixés au niveau mondial.

Débat de campagne dont la teneur mérite arbitrage. Yves-Marie Dalibard est l’un des porte-parole de l’Union Française  de l’Industrie Pétrolière (UFIP) et, selon lui, les deux candidats… ont raison. Il explique, en prenant comme exemple le gazole, que le prix actuel  (1,44 euro en moyenne pour la  France) est constitué pour un peu plus de la moitié par le pétrole (0,57), le coût du raffinage (0,08) et celui de la distribution (0,11). « Sur ces facteurs-là, la marge de manœuvre est quasi-nulle, résume-t-il. Le reste du coût de l’essence, ce sont des taxes.  Et là bien sûr, l’Etat peut agir dessus. » Avant de rajouter rapidement : « Mais étant donné que les caisses de l’Etat sont vides, s’il décide de baisser les taxes, il sera obligé de prélever de l’argent ailleurs. En quelque sorte, cela reviendrait à faire payer davantage les non-automobilistes. Est-ce normal ?»

Pour Robert Vayssière, président de l’Indécosa CGT des Bouches-du-Rhône (INformation DEfense des COnsommateurs et SAlariés), la question ne se pose même pas. D’après lui, cela fait longtemps que le gouvernement aurait dû appliquer la loi de 1929 qui permet de figer les prix en période de crise. Et s’il était élu, le candidat Hollande « devrait l’appliquer à d’autres domaines ». M. Dalibard tient lui à nuancer : « Oui, cette loi existe mais elle n’est applicable que lors de période de crise majeure. La dernière fois, c’était lors de la Guerre du Golfe en 1991… »

Pour les militants du FN, il ne faut pas se fier au calme apparent…

A moins de deux mois du premier tour de la présidentielle 2012, incursion dans le QG marseillais du Front National.

A la Fédération départementale du FN à Marseille, on a le triomphe modeste et la discrétion reste de mise malgré les résultats flatteurs des cantonales de 2011. Rencontrer des militants n’est ainsi pas chose aisée. Au téléphone, ils se disent très occupés “parce que, nous, nous devons nous débrouiller avec les moyens du bord pour mener la campagne, pas comme les autres partis qui sont subventionnés”.

Le mieux est donc de se rendre directement sur place. A condition de trouver l’entrée des locaux… Un simple sigle F.N. 13 sur un interphone signale au visiteur qu’il est arrivé à bonne destination, rue Armeny dans le 6e arrondissement. A l’étage, la porte s’entrouvre puis se referme rapidement avant d’entamer la discussion.

Guy, 73 ans, et Michel, 59 ans, sont seuls dans les locaux de la Fédération. Militants de la première heure, ils font partie de l’équipe d’une dizaine de personnes chargées de coordonner la campagne au sein du département. En cette fin d’après-midi, l’ambiance est des plus calmes. Le téléphone a semble-t-il terminé sa journée de travail.

« Marine Le Pen ne gagnera pas cette année mais en 2017 »

Pourtant, Guy et Michel assurent que la campagne électorale a bien démarré à Marseille. Les militants distribuent des tracts sur les marchés et « ça se passe beaucoup mieux que lors de la dernière présidentielle. Il n’y a plus d’agressions verbales.» A la remarque qu’il est rare de voir des affiches du FN sur les murs marseillais, ils répondent « qu’elles sont systématiquement arrachées ».

Selon eux, les résultats à Marseille s’annoncent prometteurs pour Marine Le Pen : « Déjà, elle a le soutien d’une part importante de la communauté arménienne parce que le parti a toujours reconnu le génocide de la Première Guerre mondiale, expliquent-ils. En plus, ces derniers temps, beaucoup de français d’origine maghrébine ont pris leur carte au FN, de peur de la montée de l’islamisme dans les quartiers nord marseillais.»

Guy ne se fait pas de soucis pour l’obtention des 500 parainages mais il avoue cependant qu’il ne voit pas sa candidate remporter l’élection. « Oui, c’est sûr elle sera au deuxième tour. Mais comme en 2002, il va y avoir une alliance des partis contre le FN. En revanche, elle gagnera en 2017 parce que la situation de la France sera encore pire», poursuit-il, avant de refuser poliment d’être pris en photo et de faire comprendre que l’entretien est terminé.« Et n’écrivez pas de bêtises ! On a l’habitude avec les journalistes…».

Infographie FN